Oui, je suis « catho», et plutôt pratiquant. Oui, je suis attentif à rendre « étanches » ma foi religieuse, mon travail de neuropsychologue, et mon engagement municipal. Mais là, après les déclarations de Benoît XVI dans l’avion le conduisant en Afrique sur l’usage du préservatif, tout se mélange un peu. Médicalement parlant, humainement parlant, en toute responsabilité ; j’ai l’impression que Benoît XVI persiste dans une voie préjudiciable.
L’intemporalité de la Création et de l’œuvre de Dieu peut se concevoir pour les croyants. Toutefois, l’Eglise peut difficilement faire abstraction du temps dans lequel elle est inscrite, dans le contexte sociétal dans lequel elle évolue. Parce que les prêtres de « proximité » et les évêques sont confrontés au principe de réalité issu du terrain, des problématiques personnelles, des progrès scientifiques, la voix de l’Eglise doit trouver l’équilibre entre ses dogmes et son temps. C’est peut être cet équilibre qui a manqué au Pape au cours de ces dernières prises de positions médiatisées.
Concernant l’usage du préservatif, peut-être aurait-il eu plus d’inspiration que de dire que l’abstinence et l’humanisation de la sexualité tout comme la fidélité dans le mariage étaient les meilleures solutions. Ca, ça peut passer! Mais dire que le préservatif aggrave le problème, c’est peut être foncièrement irresponsable quand on aborde une visite en Afrique... ou ailleurs...