Le premier sondage 2007 CSA pour Le Parisien le montre clairement, les français se dirigent vers le vote utile. Certes, ce n’est qu’un sondage et je ne commenterai pas les centaines de sondages qui nous attendent mais puisque c’est le premier de l’année, je me permets de vous en donner ma lecture.
Dominique VOYNET (1%) : Si ce n’est pas la mort politique d’un parti, c’est au moins l’illustration que l’écologie a définitivement investit le champs du débat et que cette thématique ne peut être l’apanage d’un parti mais une préoccupation qui dépasse de très loin les vieux clivages, la vieille cartographie politique de notre vie démocratique.
Philippe de VILLIERS (2%) : C’est simplement un score qui témoigne de l’étroitesse de son spectre idéologique. De vieilles idées pour une vieille France, c’est un combat perdu d’avance tant les Français aspirent à autre chose.
Arlette LAGUILLER (3%), Olivier BESANCENOT (2%) : les très pittoresques représentants de l’extrême à l’extrême de la gauche sont à leur niveau attendu. Ils ne baisseront sans doute pas mais ils n’amélioreront pas non plus leurs scores. Confinés au folklore, ils jouent leurs rôles et après tout, pourquoi pas ! Une élection présidentielle sans ces joyeux drilles, ce serait comme un plateau de fromage sans bleu d’Auvergne, un noël sans sapin…
Marie-George BUFFET (5%) : je l’imaginais un peu plus haut. Son score peu encore bouger notamment vers le haut. Sa façon de faire de la politique est honnête même si ses idées sont aussi navrantes que dangereuses pour la France. 5%, ce n’est pas volé, c’est réaliste et c’est à suivre.
François BAYROU (6%) : le centriste du centre s’asphyxie lentement dans son mythe du troisième homme (ou de la troisième voie). Je crois que cette fois-ci, il ne suffira pas de « coller » une claque à un gamin pour décoller dans les sondages. C’est sympa de jouer les rebelles devant Claire CHAZAL en expliquant que les médias veulent nous imposer un deuxième tour ROYAL vs SARKOZY mais il n’intègre pas le fait que, peut-être, les Français eux-mêmes attendent cette confrontation, pour leur pays. Dernière remarque pour notre ami centriste du centre, le troisième homme, depuis déjà quelques années, c’est LE PEN et ne pas le prendre en compte, c’est une faute grave.
Jean-Marie LE PEN (15%) : On peut l’imaginer un peu plus haut dans les sondages mais pas tellement. Avant, on opérait sur ses scores des correctifs très importants qui ne sont plus d’actualité. LE PEN au second au tour en 2002, cela a libéré un peu la parole de ses électeurs et ils ont un peu moins honte d’exprimer leur intention de vote. Je pense qu’on peut l’imaginer un peu plus haut mais dans les limites du raisonnable. C’est l’archétype de la candidature attrape-tout où se retrouvent déçus, inconscients et désespérés. On peut diaboliser Le Pen autant qu’on veut, on ne doit pas diaboliser ce type d’électeurs. Leur parler, ce n’est pas honteux, c’est courageux, politiquement parlant…
Ségolène ROYAL (34%) et Nicolas SARKOZY (32%) : pas de grande différence statistique significative donc. Ils représentent 66% des intentions de vote au premier tour. C’est là où l’on pressent le souhait des français pour un vote utile. Si l’on ajoute Le Pen, ils représentent 81% au premier tour. Pour les autres, les miettes. COHN-BENDIT n’exclu pas l’effondrement d’un de ces candidats d’ici le premier tour. Je suis d’accord avec lui. Mais il pense que ce sera Nicolas SARKOZY. Là, je pense le contraire. Je pense que Nicolas SARKOZY est apprécié (ou non) en connaissance de causes. Les Français le connaissent, connaissent ses idées, son énergie et sa façon de faire. Quid de Mme ROYAL? Son score est flatteur mais sur quels fondements repose t-ils ? Les Français ne connaissent pas ses idées ou sa façon de faire. Après la vague communicante de Mme ROYAL, les français attendent d’en savoir plus et… ils en sont pour leurs frais (voir le concept de bravitude).
Je pense que les estimations sont plus étayées pour Nicolas SARKOZY et qu’il ne court pas les mêmes risques d’effondrement que Mme ROYAL. Vous comprendrez donc la peur de parler de la candidate du PS, la phobie du concret et son allergie aux journalistes…