J'ai lu le livre de Yasmina REZA "L'aube le soir ou la nuit". Annoncé comme l'événement littéraire "politique" de la rentrée, ce livre n'est pas ce que l'on croit. L'écriture est lapidaire, dépouillée, parfois chirurgicale... Un livre sur un politique sans politique. Vous aimez l'histoire politique, la stratégie, la réflexion sur les idées voire l'idéologie; passez 
plutôt par la case "Un pouvoir nommé désir" de Catherine Nay. Vous voulez un feed-back de l'intérieur d'une campagne passionnante, passez alors par la case "Infiltrés" de Baudoin Eschapasse et Aymeric Mantoux. Ce livre, c'est plutôt l'art de «contempler un homme qui veut concurrencer la fuite du temps». Yasmina REZA parvient à saisir la solitude d'un président en devenir. On hésite entre le poétique, le lyrique, le cynisme, le détachement, la fascination, l'intimité, l'empathie et l'incompréhension. Un livre assez monolithique (car sans aucun chapitre) mais qui rebondit de phrases en phrases, de paragraphe en paragraphe au grès des déplacements de Nicolas. Ce livre a décidé d'attraper ce qu'aucun journaliste politique n'a pensé à attraper. C'est vous qui voyez!...