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  • Travail Accompagné: mon intervention à l'occasion du colloque organisé par le CFEA

    EMPLOI ACCOMPAGNE: Vous trouverez ci-dessous mon intervention au ministère des affaires sociales et de la santé à l'occasion au colloque organisé par le Collectif Emploi Accompagné.

     

    Mesdames,

    Messieurs,

    Je remercie le collectif français pour l’emploi accompagné de son invitation. Je viens ici en tant qu’élu, conseiller régional, pour vous faire partager le point de vue d’une collectivité locale, de ma collectivité territoriale.

    Alors oui, l’emploi accompagné, ce fut longtemps pour nous, petits élus et pour les services une lubie intéressante, un concept à la mode dans quelques associations mais néanmoins vraisemblablement prometteur.

    Et puis le dispositif a été généralisé par la loi El Komri du 8 août 2016 puis le décret de décembre 2016. C’est donc encore une victoire des associations qui ont forcé le politique à faire de la politique telle que je l’imagine à savoir rendre possible ce qui est souhaitable. Il y a quelque chose de « cranté » de par cette loi et désormais, rien ne pourra faire revenir en arrière ce droit nouvellement ouvert. D’ailleurs, les candidats à l’élection présidentielle qui souhaite soit l’abrogation, soit la profonde modification de la loi El Komri ne souhaitent pas revenir sur l’emploi accompagné.

    Mais comme chaque loi, elle ne sera efficiente et pertinente que dans la façon dont nous allons la faire atterrir dans la réalité, la rendre opérationnelle.

    Pour les personnes un peu éloignée du sujet, l’emploi accompagné, c’est un peu la scolarisation accompagnée. Et de fait nous pourrions avoir tendance à transposer nos paradigmes de l’accompagnement à l’école à l’emploi accompagné avec aussi nos « angoisses ». Quels moyens ? Ceux qui doivent accompagner seront-ils en nombre ? Seront-ils correctement formés ? Les décisions de la CDAPH de proposer le dispositif tiendra t-elle compte de la pénurie éventuelle d’accompagnants ? Quel sera le délai de ces décisions ?  Les membres de la CDAPH seront-ils bien familier des possibilités de l’emploi accompagné et de son adéquation avec un public cible ? Comment garantir la pérennité de cet accompagnement ? Quel contrôle des organismes gestionnaires ?

    Et les angoisses se renforcent quand on considère que ce sujet est à cheval sur plusieurs ministères. C’est en général la meilleure façon de complexifier la complexité. Pourtant, ce travail interministériel est non seulement nécessaire mais fondamental.

    Au niveau régional, nous avons la chance d’avoir des acteurs qui ont noué des partenariats solides depuis longtemps. Le dispositif de l’emploi accompagné va pouvoir s’appuyer sur un réseau déjà bien constitué entre les services de l’état, l’AGEFIPH, le FIPHFP et tous les acteurs qui se coordonnent au sein de la commission handicap du CREFOP. C’est une chance car d’autres régions ont un réseau moins solidement constitué pour diverses raison et notamment la désorganisation liée à la fusion de certaines d’entre elles.

    Les discussions sont déjà bien engagées en Ile-de-France. Alors certes, les choses ne sont pas simples car nouvelles mais la volonté est là. Il revient à l’ARS et à la DIRECCTE de se rapprocher de leurs autorités nationales respectives (ministère et CNSA) pour préciser :

    -          La répartition des moyens alloués dans le budget national de 7,5 millions d’euros en région.

    -          Les modalités de déploiement du dispositif en région.

    Vous comprenez donc que l’on rentre vraiment dans la phase opérationnelle.

    Il faudra également finaliser dans le détail le cahier des charges. L’ARS a prévu une large concertation. Ce projet de cahier des charges sera soumis à un groupe de travail plus large réuni dans le cadre de la commission handicap du CREFOP. D’ailleurs, ce groupe de travail du CREFOP pourrait se constituer en groupe de suivi et de déploiement du dispositif en Île-de-France.

    La région Île-de-France, en tant que co-pilote du PRITH, en tant que membre active de la commission handicap du CREFOP aux côtés de l’état, de l’AGEFIPH, sera bien évidement non seulement attentive mais partie prenante sur le sujet.

    Nous serons également soucieux que notre « public région », c’est à dire les jeunes en âge d’être au lycée, puisse accéder à l’emploi accompagné. Certes, le dispositif à vocation à permettre aux travailleurs en ESAT qu’ils puissent y accéder mais nous le voulons aussi accessible aux jeunes qui sont en ULIS ou dans nos dispositifs type passerelle.

    Mais au-delà de cette participation, la région a un rôle à jouer dans la diffusion de la connaissance de ce dispositif auprès du tissu économique francilien que vous savez dense et dynamique. Car à côté de ce travail d’horlogerie entre partenaires, à côté de ce temps d’accommodement entre acteurs publics qui n’ont pas la même culture ou la même mesure du temps, il y a aussi, à l’autre bout de la chaîne, les entreprises et collectivités locales qui vont devoir s’approprier cet OVNI. Je réponds d’aileurs bien volontiers à l’invitation du président RAVAUT pour organiser une ou des matinales avec nos partenaires économiques.

    Cela veut dire que nous devrons former aussi nos agents qui sont en contact avec les entreprises franciliennes. Car les entreprises nous les croisons notamment quand elles viennent nous demander de l’aide ou un soutien financier pour leur gestion RH ou pour leur développement. Que ce soit nos plateformes RH déployées dans nos 8 départements ou au sein de Paris Région Entreprises, nous devrons faire en sorte que nos agents qui conseillent les entreprises soient au point avec ce dispositif. Déjà, ces agents évoquent la question des ressources humaines et handicap auprès des entreprises même si elles viennent pour d’autres raisons. Il faut rajouter à leur champ de connaissances, de possibles, l’emploi accompagné.

    Et puisque charité bien ordonnée commence par soi même, bien évidemment, la région en tant qu’employeur public, fera sa place à ce dispositif dans son effectif d’autant que nous avons inscrit cette préoccupation dans l’accord social sur l’emploi et le maintien dans l’emploi des agents en situation de handicap au sein du conseil régional, signé en décembre 2016 avec les représentants syndicaux à l’unanimité.

    Je vous remercie.

  • Intervention à l'occasion des Trophées "Femmes en entreprise adaptée"

    Retrouvez-ci-dessous mon intervention à l'occasion des trophées "Femmes en entreprise adaptée" organisé par Handiréseau:

    Mesdames, Messieurs,

    Je remercie Handiréseau de son invitation et Madame Paty du Clam car je suis très heureux d’être parmi vous ce matin. Je salue les organisateurs de ce bel événement qui vise à récompenser des femmes dont le parcours en entreprise adaptée est remarquable. Bravo, à Handiréseau, de mettre en lumière, de cette façon, les actions innovantes et les bonnes pratiques dans le secteur adapté.

    En Ile-de-France, pas moins de 74 entreprises sont labellisées « entreprises adaptées » et participent au développement et au dynamisme de notre si belle région. Je tiens à saluer notamment les 6 dernières labellisées suite à l’appel à projet  de 2016. Je suis de ceux qui pensent que le modèle économique et social de l’entreprise adaptée a non seulement fait ses preuves mais est un modèle d’avenir car il conjugue la primauté des personnes et  la valeur travail, l’innovation, la formation, l’accompagnement social, l’ancrage territorial. Vous me trouverez donc toujours à vos côtés pour défendre toute les initiatives qui visent à libérer l’énergie et le potentiel de développement des entreprises adaptées. Je le fait dans ma bonne ville de Boulogne-Billancourt où je soutiens les initiatives de labellisation, je le fais à la région, modestement auprès de notre pôle développement économique, je le fais aussi dans mon action plus militante et politique.

    La présidente de Région, Valérie Pécresse, est très attentive aux dispositifs qui soutenir les EA. Au niveau de l’Île-De-France, je suis heureux de constater que plusieurs EA ont su se servir de nos dispositifs de droits commun, PM’Up  et Innov ‘Up, pour être accompagnées dans leur développement. Je pense à ATF Gaia, Fastroad, Cedre, DEAFI, Eco d’air par exemple.

    Pour une collectivité, aider les entreprises adaptées dans leur développement, c’est aussi  s’engager aussi dans une politique d’achats responsables. Comme vous le savez, la réglementation prévoit notamment de pouvoir réserver certains marchés à des ESAT ou EA. Le conseil régional s’est engagé dans cette démarche pour des marchés de mise sous pli impression et affranchissement, achat et livraison de papeterie, traduction de documents en FLAC, blanchisserie et teinturerie, traitement de déchets électriques et électroniques. Vous le constatez, la région a réservé des marchés à des prestations assez traditionnelles du secteur protégé et adapté. Mais je suis sûr que les départements, les villes nous sont comparables. Cela montre que nos services de la commande publique évoluent un peu moins vite que les entreprises adaptées dont les champs d’intervention se sont considérablement élargis depuis quelques années et se lance dans de nouveau secteur avec succès.

    Par ailleurs, la région Ile-de-France présentera à l’automne 2017 sa nouvelle stratégie en matière de soutien à l’économie sociale et solidaire et bien évidement, les EA y seront considérées.

    Je voulais terminer par le plus important, VOUS, mesdames. Car nous sommes réunis ici, pour honorer vos qualités. Mettre à l’honneur ces qualités, c’est aussi une façon de lutter contre les discriminations que peuvent rencontrer les femmes, en situation de handicap, qui veulent travailler, s’épanouir dans une activité professionnelle, participer au développement d’une entreprise, d’un territoire et d’un pays.

    Le défenseur des droits  l’a relevé en Novembre 2016, le handicap est la deuxième cause de discrimination. Le sexe est une autre cause de discrimination. Cette double discrimination a des conséquences sur le parcours scolaire et donc sur l’insertion professionnelle des candidates à l’emploi.  Dans la 5ème puissance du monde, comment se satisfaire de statistiques qui révèlent que les femmes en situation de handicap sont bien plus éloignées de l’emploi que leurs homologues masculins, que leurs emplois se concentrent dans un faible nombre de secteur d’activités et qu’elles accèdent difficilement  à des postes à responsabilités.

    Alors il ne faut pas hésiter à progresser dans l’identification de ces situations de discrimination par des statistiques genrés, de rendre visible comme vous le faîtes aujourd’hui des personnalités remarquables et les bonnes pratiques afin de lutter contre les stéréotypes, et de veiller à ce que ces femmes puissent connaître des carrières où elles se réalisent pleinement.

    Pour conclure, je dirai que rien n’est impossible aux bonnes volontés d’autant plus quand elles agissent pour l’égalité des droits et des chances. Vous êtes ici les acteurs et les actrices de ce progrès, de ces entreprises adaptées qui montrent l’exemple finalement à tout le monde de l’entreprise au sens large du terme. Soyez en félicité, remercié et recevez toute mon admiration et notre soutien.

    Je vous remercie