UNE INAUGURATION pas comme les autres ! Hier midi, le maire de Bou1ogne a célébré l'existence d'un mur végétal installé il y a quelques mois dans une résidence sociale de la ville.
A l'origine décor du défilé de la collection Stella McCartney au palais de Chaillot en octobre dernier, ce mur conçu pour une quinzaine de minutes a pris racine à la résidence Adoma située me du Dôme. La réalisation de Patrick Blanc, faite de 2 000 plantes, à l'image du mur qui orne le musée parisien des Arts premiers, a été démontée puis remontée dans la cour de l'immeuble par les écocantonniers de l'association Espaces, spécialisée dans l'insertion par l'écologie urbaine. « Quand nos salariés indiqueront sur le CV qu'ils ont démonté un mur végétal et l'ont réinstallé un peu plus loin, ça sera autre chose que de dire qu'ils ont utilisé une tondeuse », assure Yann Fradin, directeur de l'association Espaces. D'autant qu'ils ont su aussi se montrer inventifs en mettant en place un système d'arrosage qui n'était pas prévu à l'origine, l'œuvre étant éphémère.
Le grand écart entre le luxe - la griffe Stella McCartney appartenant au groupe PPR (Printemps Pinau1t Redoute) - et l'insertion ne s'est pas faite par hasard SolidarCité, association du groupe PPR a vou1u lancer un message fort en donnant ce mur végétal à une résidence dans laquelle la plupart des occupants sont d'anciens travailleurs issus de l'immigration et des usines Renault.
Présent à l'inauguration, le député-maire UMP de Boulogne-Billancourt n'a pas pu s'empêcher de faire allusion, non sans humour, à l'arrivée ratée de la fondation Pinault sur l'île Seguin: « Les liens sont désormais retissés avec François Pinault », a-t-il remarqué.
ROBERTO CRISTOFOLI