J'ai demandé à ROGER KAROUTCHI son avis sur la Politique et le Handicap. La représentativité des handicapés dans le personnel politique, la place des handicapés dans le projet de l'UMP mais aussi dans le la société etc... Je le remercie vivement de sa réponse que je vous propose :
La notion de handicap recouvre une réalité complexe. En effet, la perception que chaque individu peut avoir de son handicap est subjective. C'est la raison pour laquelle, j'ai voté l'an passé la loi relative à l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées qui est venue définir cette notion.
Aujourd'hui, ce sont 5 millions de personnes qui sont handicapées en France, dont 2 millions sont à mobilité réduite. A contrario, leur part au sein du monde politique est relativement faible. En cela, la représentation des personnes handicapées au sein du personnel politique que ce soit au niveau local, national et européen s'avère bien évidemment insuffisante. Les autres pays européens ne sont d'ailleurs guère plus avancés que nous sur la question.
L'approche souhaitée par l'Union pour un Mouvement Populaire, est avant tout pragmatique car nous avons conscience que ce n'est pas en renvoyant dos à dos personnes handicapées et personnes valides que nous ferons évoluer le regard que notre société porte sur le handicap.
La stigmatisation n'a en effet jamais permis de faciliter l'intégration à la communauté. C'est la raison pour laquelle, j'ambitionne, à titre personnel, de davantage impliquer les personnes atteintes d'une déficience dans l'édification du corps social. L'implication des handicapés doit être favorisée dans tous les domaines de la vie économique, politique et sociale.
L'engagement en politique du fait du handicap doit être fait pour témoigner, mais pas seulement. Il permet également d'être au coeur de la prise de décisions, parmi les autres.
Le handicap doit être pris comme une valeur ajoutée : il apporte un plus à la réflexion sur l'évolution de notre société et peut être intégré dans de nombreux domaines tels l'enseignement, la culture (ex=> à l'échelon local : l'aménagement de voirie, l'accessibilité au métro, aux salles de spectacles pour les personnes en fauteuil, aux expositions pour les malvoyants..)
Si actuellement le nombre de personnes handicapées est faible au sein de nos instances politiques et parmi les titulaires de mandats représentatifs, la faute n'en incombe pas uniquement aux partis. Les personnes handicapées elles-mêmes n'ont pas forcément cette culture de l'engagement ou n'osent pas militer ou s'investir au sein d'un parti.
Les mentalités doivent donc évoluer de part et autre. La loi relative à l'égalité des droits et des chances a été une avancée significative relevant du constat qu'il est indispensable que notre regard change, pour que la société avance, forte de ses différences. Mais il nous appartient d'aller encore plus loin. Nous devons faciliter l'accueil des handicapés au sein de notre mouvement politique et leur ouvrir de nouvelles perspectives pour l'avenir. Ce changement là, c'est à nous, au sein de l'UMP, de l'opérer.
Cette ambition pour l'évolution de la participation des handicapés à notre société part d'un postulat simple : « La démocratie est pour tous, elle n'existe réellement que si chacun a la volonté de l'améliorer ».
Roger KAROUTCHI